lundi 16 septembre 2013

[Bouquin] "Le cantique de l'ours" de Stéphan Carbonnaux




                L’un de mes petits plaisirs, c’est de farfouiner dans les rayons littératures à la recherche d’un livre qui attirerait mon attention. C’est ainsi que j’ai acheté « Le cantique de l’ours » de Stéphan Carbonnaux. D’abord parce que l’ours est un animal que j’aime beaucoup, et que la couverture du livre est assez jolie. Ensuite, parce que ce livre fait partie de la collection « Petite philosophie du voyage » et qu’il annonçait un « petit plaidoyer pour le frère sauvage de l’homme ».[1] C’est donc toute impatiente d’entamer ce livre que je suis sortie de la librairie. Je rêvais déjà d’une réflexion philosophique sur la condition de l’ours, sur ce qu’il apporte à la nature. Devinez qui s’est fourré le doigt dans l’œil ? 

            À mon grand regret, ce plaidoyer n’en est pas vraiment un. L’auteur raconte sa passion pour les ours et ses nombreux voyages (surtout en Slovénie) pour aller à leur rencontre. Et pour le reste ? Ben rien. En gros, on pourrait résumer ce bouquin à un « J’aime les ours, je dors dans la forêt après avoir passé ma journée à suivre leurs étrons. Parfois j’en vois un et j’suis trop content ». Wouhou.
            Oui, on ressent la passion qu’a l’auteur pour les ours, oui cela donne envie de découvrir les paysages slovènes ; mais non, il n’y a aucun plaidoyer pour les ours. Si l’auteur déplore les assassinats d’ours réintroduits (comme l’ourse Cannelle par exemple), il n’argumente pas vraiment pour autant leur défense. Pire encore, l’auteur dit « Je précise ici que la chasse ne me gêne pas moralement, et que je préfère un ours gibier et libre à un ours bardé de matériel électronique et pourchassé par des éleveurs  pyrénéens  irascibles ».[2] QUOIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII?! Non mais ho ! Quand on aime réellement un animal, on ne peut être d’accord avec la chasse électronique ni avec la chasse de brutes sanguinaires cherchant un nouveau tapis ! Pour moi, la chasse est à ranger avec la corrida, lancé de cailles, etc. : des pratiques barbares qui n’ont aucune utilité si ce n’est de donner vie aux pulsions de mort de certains humains à l’âme mauvaise. L’argument de « Il chasse pour se nourrir » ne pouvant même pas être esquissé car les chasseurs d’ours ne cherchent pas du steak mais de la fourrure et/ou un nouveau trophée à accrocher au mur. (Et soyons clair : j’estime que la nécessité de se nourrir ne justifie pas non plus la mise à mort d’un animal). Alors non, lorsqu’on aime les ours au point d’écrire un livre sur cette passion, on ne peut pas être d’accord avec leur chasse.

             Par ailleurs, je me suis jamais sentie aussi illettrée qu’en lisant ce livre. L’auteur utilise du vocabulaire et un phrasé bien pompeux : sur seulement 90 pages, j’ai relevé 4 mots dont je ne connais pas la signification (et que je n’ai jamais entendus).[3] Est-ce moi qui manque de vocabulaire ou est-ce l’auteur qui a abusé d’un style de rédaction « huppé » ? Quoiqu’il en soit, ce dernier ne sera pas accessible à certains lecteurs quand il en rebutera d’autres. Parfois, rester dans la simplicité c’est bien aussi. La nature et les ours offrent suffisamment de belles choses à relater, sans avoir besoin d’en faire des caisses. Il y a un moment où l’on a envie de demander à l’auteur s’il lève le petit doigt quand il boit une tasse de thé hors de prix.

                De ce livre, je retiendrai néanmoins les descriptions des paysages slovènes, lesquelles me donnent envie de les voir de mes propres yeux. Je retiendrai également une seule phrase : « Il n’y a rien de plus humains que la peur de la nature sauvage »[4]. Là je suis 100% d’accord avec l’auteur. Dommage que ce livre n’aide pas vraiment à dépasser cette peur.

                Ursinnement vôtre,

    Solaena              



[1]  « Le cantique de l’ours », Stéphan Carbonnaux, collection « Petite philosophie du voyage », éditions Transboréal, 2008, couverture.
[2] Ibidem, p. 50, l. 3-7
[3] « Gyapète » (p. 12, l.5), «Hémiplégique » (p.44, l.13), « Catadioptre » (p.52, l.18), et « Daguet » (p.66, l.8)
[4] Ibidem, p. 78, l. 11-12

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